Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La tête de M. Destange ballottait de droite et de gauche. Il s’endormit.

Un moment s’écoula. La jeune fille lisait. Mais un des rideaux de la fenêtre fut écarté, et l’homme se glissa le long du mur, vers la porte, mouvement qui le faisait passer derrière M. Destange, mais en face de Clotilde, et de telle façon que Sholmès put le voir distinctement. C’était Arsène Lupin.

L’Anglais frissonna de joie. Ses calculs étaient justes, il avait pénétré au cœur même de la mystérieuse affaire, et Lupin se trouvait à l’endroit prévu.

Clotilde ne bougeait pas cependant, quoiqu’il fût inadmissible qu’un seul geste de cet homme lui échappât. Et Lupin touchait presque à la porte, et déjà il tendait le bras vers la poignée, quand un objet tomba d’une table, frôlé par son vêtement. M. Destange se réveilla en sursaut. Arsène Lupin était déjà devant lui, le chapeau à la main, et souriant.

— Maxime Bermond, s’écria M. Destange avec joie… ce cher Maxime !… Quel bon vent vous amène ?

— Le désir de vous voir, ainsi que Mlle Destange.

— Vous êtes donc revenu de voyage ?

— Hier.

— Et vous nous restez à dîner ?

— Non, je dîne au restaurant avec des amis.

— Demain, alors ? Clotilde, insiste pour qu’il vienne demain. Ah ! ce bon Maxime… Justement je pensais à vous ces jours-ci.

— C’est vrai ?

— Oui, je rangeais mes papiers d’au-