Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/132

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cueillirent avec des démonstrations de sympathie.

Herlock chercha des yeux les quatre individus et les aperçut, disséminés dans des groupes qui écoutaient l’orchestre de tziganes d’un café voisin. Chose curieuse, ils ne paraissaient pas s’occuper d’Arsène Lupin, mais beaucoup plus des gens qui les entouraient.

Tout à coup, l’un d’eux tira de sa poche une cigarette et aborda un Monsieur en redingote et en chapeau haut de forme. Le Monsieur présenta son cigare, et Sholmès eut l’impression qu’ils causaient, et plus longtemps même que ne l’eût exigé le fait d’allumer une cigarette. Enfin, le Monsieur monta les marches du perron et jeta un coup d’œil dans la salle du restaurant. Avisant Lupin, il s’avança, s’entretint quelques instants avec lui, puis il choisit une table voisine, et Sholmès constata que ce Monsieur n’était autre que le cavalier de l’avenue Henri-Martin.

Alors il comprit. Non seulement Arsène Lupin n’était pas filé, mais ces hommes faisaient partie de sa bande ! ces hommes veillaient à sa sûreté ! c’était sa garde du corps, ses satellites, son escorte attentive. Partout où le maître courait un danger, les complices étaient là, prêts à l’avertir, prêts à le défendre. Complices les quatre individus ! Complice le Monsieur en redingote !

Un frisson parcourut l’Anglais. Se pouvait-il que jamais il réussît à s’emparer de cet être inaccessible ? Quelle puissance illimitée représentait une pareille association, dirigée par un tel chef !