Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/176

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Vers trois heures, on avait franchi l’estuaire de la Seine et l’on entrait en pleine mer. À ce moment, étendu sur la couchette où il était lié, Herlock Sholmès dormait profondément.

Le lendemain matin, dixième et dernier jour de la guerre engagée par les deux grands rivaux, l’Écho de France publiait ce délicieux entrefilet :

« Hier, un décret d’expulsion a été pris par Arsène Lupin contre Herlock Sholmès, détective anglais. Signifié à midi, le décret était exécuté le jour même. À une heure du matin, Sholmès a été débarqué à Southampton. »


VI

La seconde arrestation d’Arsène Lupin

Dès huit heures, douze voitures de déménagement encombrèrent la rue Crevaux, entre l’avenue du Bois-de-Boulogne et l’avenue Bugeaud. M. Félix Davey quittait l’appartement qu’il occupait au quatrième étage du no 8. Et M. Dubreuil, expert, qui avait réuni en un seul appartement le cinquième étage de la même maison et le cinquième étage des deux maisons contiguës, expédiait le même jour — pure coïncidence, puisque ces messieurs ne se connaissaient pas — les collections de meubles pour lesquelles tant de correspondants étrangers lui rendaient quotidiennement visite.

Détail qui fut remarqué dans le quartier, mais dont on ne parla que plus tard : aucune des douze voitures ne portait le nom et l’adresse du déménageur, et aucun