Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/177

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des hommes qui les accompagnaient ne s’attarda dans les débits avoisinants. Ils travaillèrent si bien qu’à onze heures tout était fini. Il ne restait plus rien que ces monceaux de papiers et de chiffons qu’on laisse derrière soi, aux coins des chambres vides.

M. Félix Davey, jeune homme élégant, vêtu selon la mode la plus raffinée, mais qui portait à la main une canne d’entraînement dont le poids indiquait chez son possesseur un biceps peu ordinaire, M. Félix Davey s’en alla tranquillement et s’assit sur le banc de l’allée transversale qui coupe l’avenue du Bois, en face de la rue Pergolèse. Près de lui, une femme, en tenue de petite bourgeoise, lisait son journal, tandis qu’un enfant jouait à creuser avec sa pelle un tas de sable.

Au bout d’un instant, Félix Davey dit à la femme, sans tourner la tête :

— Ganimard ?

— Parti depuis ce matin neuf heures.

— Où ?

— À la Préfecture de police.

— Seul ?

— Seul.

— Pas de dépêche cette nuit ?

— Aucune.

— On a toujours confiance en vous dans la maison ?

— Toujours. Je rends de petits services à Mme Ganimard, et elle me raconte tout ce que fait son mari… Nous avons passé la matinée ensemble.

— C’est bien. Jusqu’à nouvel ordre, continuez à venir ici, chaque jour, à onze heures.