Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/207

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sieurs arrivaient en voiture à la gare du Nord et se hâtaient vers le rapide de Calais, suivis d’un homme d’équipe qui portait leurs valises.

L’un d’eux avait le bras en écharpe, et sa figure pâle n’offrait pas l’apparence de la bonne santé. L’autre semblait joyeux.

— Au galop, Wilson, il ne s’agit pas de manquer le train… Ah ! Wilson, je n’oublierai jamais ces dix jours.

— Moi non plus.

— Ah ! les belles batailles !

— Superbes.

— À peine, çà et là, quelques petits ennuis…

— Bien petits.

— Et finalement, le triomphe sur toute la ligne. Lupin arrêté ! Le diamant bleu reconquis !

— Mon bras cassé !

— Quand il s’agit de pareilles satisfactions, qu’importe un bras cassé !

— Surtout le mien.

— Eh oui ! Rappelez-vous, Wilson, c’est au moment même où vous étiez chez le pharmacien, en train de souffrir comme un héros, que j’ai découvert le fil qui m’a conduit dans les ténèbres.

— Quelle heureuse chance !

Des portières se fermaient.

— En voiture, s’il vous plaît. Pressons-nous, Messieurs.

L’homme d’équipe escalada les marches d’un compartiment vide et disposa les valises dans le filet, tandis que Sholmès hissait l’infortuné Wilson.

— Mais qu’avez-vous donc, Wilson ? Vous n’en finissez pas !… Du nerf, vieux camarade…