Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/271

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fortablement installé maintenant, Arsène Lupin poursuivait son discours avec des gestes solennels, et comme s’il espérait convaincre son interlocuteur.

— Comprenez-le bien, mon cher maître, il n’y a rien à faire, absolument rien… Vous vous trouvez dans la situation déplorable d’un monsieur…

Folenfant l’ajusta :

— Rendez-vous, Lupin.

— Vous êtes un malotru, brigadier Folenfant, vous m’avez coupé au milieu d’une phrase. Je disais donc…

— Rendez-vous, Lupin.

— Mais sacrebleu, brigadier Folenfant, on ne se rend que si l’on est en danger. Or, vous n’avez pas la prétention de croire que je coure le moindre danger !

— Pour la dernière fois, Lupin, je vous somme de vous rendre.

— Brigadier Folenfant, vous n’avez nullement l’intention de me tuer, tout au plus de me blesser, tellement vous avez peur que je m’échappe. Et si par hasard la blessure était mortelle ? Non, mais pensez à vos remords, malheureux ! à votre vieillesse empoisonnée !…

Le coup partit.

Lupin chancela, se cramponna un instant à l’épave, puis lâcha prise et disparut.

Il était exactement trois heures lorsque ces événements se produisirent. À six heures précises, ainsi qu’il l’avait annoncé, Herlock Sholmès, vêtu d’un pantalon trop court et d’un veston trop étroit qu’il avait empruntés à un aubergiste de Neuilly, coiffé d’une casquette et paré d’une chemise de