Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

flanelle à cordelière de soie, entra dans le boudoir de la rue Murillo, après avoir fait prévenir M. et Mme d’Imblevalle qu’il leur demandait un entretien.

Ils le trouvèrent qui se promenait de long en large. Et il leur parut si comique dans sa tenue bizarre qu’ils durent réprimer une forte envie de rire. L’air pensif, le dos voûté, il marchait comme un automate, de la fenêtre à la porte, et de la porte à la fenêtre, faisant chaque fois le même nombre de pas, et pivotant chaque fois dans le même sens.

Il s’arrêta, saisit un bibelot, l’examina machinalement, puis reprit sa promenade.

Enfin, se plantant devant eux, il demanda :

— Mademoiselle est-elle ici ?

— Oui dans le jardin, avec les enfants.

— Monsieur le baron, l’entretien que nous allons avoir étant définitif, je voudrais que Mlle Demun y assistât.

— Est-ce que, décidément… ?

— Ayez un peu de patience, monsieur. La vérité sortira clairement des faits que je vais exposer devant vous avec le plus de précision possible.

— Soit. Suzanne, veux-tu ?…

Mme d’Imblevalle se leva et revint presque aussitôt, accompagnée d’Alice Demun. Mademoiselle, un peu plus pâle que de coutume, resta debout, appuyée contre une table et sans même demander la raison pour laquelle on l’avait appelée.

Sholmès ne parut pas la voir, et, se tournant brusquement vers M. d’Imblevalle, il articula d’un ton qui n’admettait pas de réplique :