Page:Leblanc - Arsène Lupin gentleman-cambrioleur.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
PRÉFACE
11

dire, foudroyant dans la revue mensuelle où le lecteur, qui se contentait jadis des vulgaires intrigues du roman feuilleton, va chercher (évolution significative) une littérature qui le divertisse, mais qui reste pourtant de la littérature.

L’auteur avait débuté, il y a une douzaine d’années, si je ne me trompe, dans l’ancien Gil Blas, où ses nouvelles originales, sobres, puissantes, le placèrent du premier coup au meilleur rang des conteurs. Normand, Rouennais, l’auteur était visiblement de la bonne lignée des Flaubert, des Maupassant, des Albert Sorel (qui fut, lui aussi, un novellière à ses heures). Son premier roman, Une Femme, fut très remarqué, et, depuis, plusieurs études psychologiques, l’Œuvre de Mort, Armelle et Claude, l’Enthousiasme, une pièce en trois actes, applaudie chez Antoine, la Pitié, étaient venues s’ajouter à ces petits romans en deux cents lignes où excelle M. Maurice Leblanc.

Il faut avoir un don particulier d’imagination pour trouver de ces drames en raccourci, de ces nouvelles rapides qui enserrent la substance même de volumes entiers, comme telles vignettes magistrales contiennent des tableaux tout faits. Ces rares qualités d’inventeur devaient nécessairement, un jour, trouver un cadre plus large, et l’auteur d’Une Femme allait bientôt se concentrer après s’être dispersé en tant d’originales histoires.

C’est alors qu’il fit la connaissance du délicieux et inattendu Arsène Lupin.