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Page:Leblanc - Arsène Lupin gentleman-cambrioleur.djvu/116

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ARSÈNE LUPIN

résister. D’ailleurs, je n’en aurais pas eu la force : mes tempes bourdonnaient, je suffoquais… je râlais… Une minute encore… et c’était l’asphyxie.

L’homme dut le sentir. Il relâcha son étreinte. Sans s’écarter, de la main droite, il tendit une corde où il avait préparé un nœud coulant, et, d’un geste sec, il me lia les deux poignets. En un instant, je fus garrotté, bâillonné, immobilisé.

Et il accomplit cette besogne de la façon la plus naturelle du monde, avec une aisance où se révélait le savoir d’un maître, d’un professionnel du vol et du crime. Pas un mot, pas un mouvement fébrile. Du sang-froid et de l’audace. Et j’étais là, sur la banquette, ficelé comme une momie, moi, Arsène Lupin !

En vérité, il y avait de quoi rire. Et, malgré la gravité des circonstances, je n’étais pas sans apprécier tout ce que la situation comportait d’ironique et de savoureux. Arsène Lupin roulé comme un novice ! dévalisé comme le premier venu — car, bien entendu, le bandit m’allégea de ma bourse et de mon portefeuille ! Arsène Lupin, victime à son tour, dupé, vaincu… Quelle aventure !

Restait la dame. Il n’y prêta même pas attention. Il se contenta de ramasser la petite sacoche qui gisait sur le tapis et d’en extraire