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ARSÈNE LUPIN

Pont-de-l’Arche, Oissel… Le rapide se hâtait, joyeux, ivre de vitesse.

Saint-Étienne… À cet instant, l’homme se leva, et fit deux pas vers nous, ce à quoi la dame s’empressa de répondre par un nouveau cri et par un évanouissement non simulé.

Mais quel était son but, à lui ? Il baissa la glace de notre côté. La pluie maintenant tombait avec rage, et son geste marqua l’ennui qu’il éprouvait à n’avoir ni parapluie ni pardessus. Il jeta les yeux sur le filet : l’en-cas de la dame s’y trouvait. Il le prit. Il prit également mon pardessus et s’en vêtit.

On traversait la Seine. Il retroussa le bas de son pantalon, puis se penchant, il souleva le loquet extérieur.

Allait-il se jeter sur la voie ? À cette vitesse c’eût été la mort certaine. On s’engouffra dans le tunnel percé sous la côte Sainte-Catherine. L’homme entr’ouvrit la portière et, du pied, tâta la première marche. Quelle folie ! Les ténèbres, la fumée, le vacarme, tout cela donnait à une telle tentative une apparence fantastique. Mais, tout à coup, le train ralentit, les westinghouse s’opposèrent à l’effort des roues. En une minute l’allure devint normale, diminua encore. Sans aucun doute des travaux de consolidation étaient projetés dans cette partie du tunnel, qui nécessitaient le passage ralenti des trains,