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ARSÈNE LUPIN

Par conséquent, pour que la perle noire t’appartienne, il s’agit tout bêtement d’être plus silencieux que le silence, plus invisible que la nuit.

Arsène Lupin employa bien une demi-heure pour ouvrir la seconde porte, une porte vitrée qui donnait sur la chambre. Mais il le fit avec tant de précaution, qu’alors même que la comtesse n’eût pas dormi, aucun grincement équivoque n’aurait pu l’inquiéter.

D’après les indications de son plan, il n’avait qu’à suivre le contour d’une chaise-longue. Cela le conduisait à un fauteuil, puis à une petite table située près du lit. Sur la table, il y avait une boîte de papier à lettres, et, enfermée tout simplement dans cette boîte, la perle noire.

Il s’allongea sur le tapis et suivit les contours de la chaise-longue. Mais à l’extrémité il s’arrêta pour réprimer les battements de son cœur. Bien qu’aucune crainte ne l’agitât, il lui était impossible de vaincre cette sorte d’angoisse nerveuse que l’on éprouve dans le trop grand silence. Et il s’en étonnait, car, enfin, il avait vécu sans émotion des minutes plus solennelles. Nul danger ne le menaçait. Alors pourquoi son cœur battait-il comme une cloche affolée ? Était-ce cette femme endormie qui l’impressionnait, cette vie si voisine de la sienne ?

Il écouta et crut discerner le rythme d’une respiration. Il fut rassuré comme par une présence amie.