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GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

minces du détective. L’hommage lui plaisait. Il prononça, en hochant la tête :

— C’est un homme. Rien qu’à le voir, d’ailleurs, je l’avais jugé.

— Vous l’avez donc vu ?

— Nous nous sommes croisés tout à l’heure.

— Et vous saviez que c’était Horace Velmont, je veux dire Arsène Lupin ?

— Non, mais je n’ai pas tardé à le deviner… à une certaine ironie de sa part.

— Et vous l’avez laissé échapper ?

— Ma foi, oui… j’avais pourtant la partie belle… cinq gendarmes qui passaient.

— Mais, sacrebleu ! c’était l’occasion ou jamais de profiter…

— Justement, Monsieur, dit l’Anglais avec hauteur, quand il s’agit d’un adversaire comme Arsène Lupin, Herlock Sholmès ne profite pas des occasions… il les fait naître…

Mais l’heure pressait et, puisque Lupin avait eu l’attention charmante d’envoyer l’automobile, il fallait en profiter sans retard. Devanne et Herlock Sholmès s’installèrent au fond de la confortable limousine. Édouard donna le tour de manivelle et l’on partit. Des champs, des bouquets d’arbres défilèrent. Les molles ondulations du pays de Caux s’aplanirent devant eux. Soudain les yeux de Devanne furent attirés par un petit paquet posé dans un des vide-poches.

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