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ARSÈNE LUPIN


— Tiens, qu’est-ce que c’est que cela ? Un paquet ! Et pour qui donc ? Mais c’est pour vous.

— Pour moi ?

— Lisez : « M. Herlock Sholmès, de la part d’Arsène Lupin. »

L’Anglais saisit le paquet, le déficela, enleva les deux feuilles de papier qui l’enveloppaient. C’était une montre.

— Aoh ! dit-il, en accompagnant cette exclamation d’un geste de colère…

— Une montre, fit Devanne, est-ce que par hasard ?…

L’Anglais ne répondit pas.

— Comment ! c’est votre montre ! Arsène Lupin vous renvoie votre montre ! Mais s’il vous la renvoie, c’est qu’il l’avait prise… Il avait pris votre montre ! Ah ! elle est bonne, celle-là, la montre de Herlock Sholmès subtilisée par Arsène Lupin ! Dieu, que c’est drôle ! Non, vrai… vous m’excuserez… mais c’est plus fort que moi.

Il riait à gorge déployée, incapable de se contenir. Et quand il eut bien ri, il affirma, d’un ton convaincu :

— Oh ! c’est un homme, en effet.


L’Anglais ne broncha pas. Jusqu’à Dieppe, il ne prononça pas une parole, les yeux fixés sur l’horizon fuyant. Son silence fut terrible, insondable, plus violent que la rage la plus