Page:Leblanc - Contes Heroïques, parus dans Le Journal, 1915-1916.djvu/70

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Ce fut soudain, en elle, l’éclair d’une vérité qui l’illumina tout entière et dissipa toutes les ténèbres. Son mari trahissait ! Là-dessus, aucun doute possible. Vingt preuves à la fois se présentèrent à son esprit, dont une des plus fortes était ce silence étrange que Ludovic, Alsacien de Mulhouse, avait toujours gardé sur les origines mêmes de sa famille. Et puis, que de mystères autour de lui ! Correspondance secrète, visites clandestines, absences inexpliquées, tous ces incidents d’avant la guerre, comme ils prenaient aujourd’hui leur signification véritable !

À peine, d’ailleurs, si elle entrevit tout cela, à la manière d’une vision brumeuse, dont on ne peut pas distinguer les détails, mais qui vous impose la certitude de ce qui est. Elle n’avait pas d’autre idée que de lutter contre son mari et d’empêcher l’abominable trahison, et, cette idée, elle s’y attachait subitement avec le même déchaînement