Page:Leblanc - De minuit à sept heures, paru dans Le Journal, 1931.djvu/5

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— En compagnie de Justin Valnais, sans doute ?

— Je ne parle pas de lui plus spécialement… Mais, tout de même, Valnais est un homme pondéré…

— Une idée, maman… Si tu l’épousais, cet homme pondéré ? Hein, veux-tu que je le demande en mariage pour toi ? Nous sommes d’accord ? Eh bien, en attendant maman chérie, il faut que je file. Et je compte bien sur toi tout à l’heure. Lâche tes trois mousquetaires, qui sont quatre, et fais-toi belle pour venir écouter le rapport de Nelly-Rose, jeune fille pas sérieuse…

Deux minutes après, Nelly-Rose, installée dans la petite conduite intérieure qu’elle pilotait elle-même, se dirigeait vers la Maison des laboratoires.

C’était un samedi après-midi, donc semaine anglaise. Pourtant, dans le grand laboratoire qui dépendait de l’Institut Pasteur, cinq jeunes gens et une jeune fille travaillaient assidûment quand Nelly-Rose, nu-tête et comme eux couverte d’une longue blouse, vint prendre sa place.

Elle serra les mains qui se tendaient vers elle, empressées.

— Bonjour Ferney, bonjour Lacoste, bonjour tous… C’est chic d’être venus travailler aujourd’hui… Bonjour, ma petite Xénia, tu vas bien ?

La jeune fille à qui s’adressait Nelly-Rose était une Polonaise, petite, mince, blonde et vive, étudiante comme elle, et avec qui elle s’était liée d’une vive amitié.

— Bonjour, Nelly-Rose, répondit Ferney, grand garçon à barbe noire et lunettes d’écaille. Nous avons voulu par notre présence célébrer vos débuts, qui seront certes glorieux, de secrétaire du comité…