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les époux dumouchel

priant, se tenant debout, assis ou à genoux, selon qu’il est requis par l’usage, obéissant aux commandements de la sonnette comme à une consigne inexorable. Au saint-sacrifice, ils redoublèrent de piété et, à mesure que s’accomplissait le divin mystère, leur dos s’arrondissait, leur tête rentrait dans leurs épaules, ils ne savaient par quelle posture manifester au Seigneur leur reconnaissance et leur humilité.

— Remercions Dieu de l’enfant qu’il nous envoie, murmura pieusement Berthe.

Et, trop émus pour exprimer ce qu’ils ressentaient, ils marmottèrent longtemps :

— Merci, mon Dieu, merci, merci…

Après leur déjeuner, ils descendirent en ville. Il y avait concert au Solférino. Le jardin public regorgeait de monde. La foule piétinait autour de la pelouse centrale ou s’entassait auprès du rond-point de la musique. Au bord des allées, des groupes de personnes assises disséquaient les passants.

Les époux se promenèrent, certains de rencontrer des connaissances. Ils tombèrent en effet dans les bras de M. et Mme  Renaud, escortés de leur inséparable Turpin et du beau Lamare.