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les époux dumouchel

traste sans doute avec sa propre vie, préconisait l’éducation à l’anglaise. À grands traits il l’esquissa comme il la comprenait : le plein air, l’eau froide, le lit de sangle, le foot-ball, le cricket, en un mot : l’action.

Sa femme, qui désirait une fille, indiqua son plan : la petite irait en pension ; chez elle, sa mère se chargeait d’en faire une ménagère. Et à son tour elle égrena ses idées, le travail à l’aiguille, le raccommodage, la pâtisserie, la tenue du livre de cuisine.

Ils s’habillèrent et se rendirent à la messe.

Le temps était doux et ensoleillé. Composée de quelques maisons qui s’échelonnaient le long d’une seule avenue, encaissée entre les hauteurs du Bois-Guillaume et les hauteurs du cimetière Monumental, la cité avait l’aspect calme des quartiers bourgeois. Il y régnait une paix profonde, le recueillement d’une campagne que ne troubleraient même pas les appels des laboureurs ni les meuglements des vaches.

À l’extrémité de la vallée, ils trouvèrent un sentier qu’ils montèrent péniblement. Sur le plateau se dressait l’église des Saints-Anges.

Ils écoutèrent l’office avec ferveur, lisant ou