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les époux dumouchel

— Il le faut, Dumouchel, il le faut. D’ailleurs ce n’est qu’un mauvais moment. Aussitôt mes relevailles, tu seras mieux rétribué, et je suis sûre aussi que tante Roussel nous aidera un peu à cause de l’enfant. Mais actuellement, vois-tu, ces réceptions sont ruineuses. Le thé par-ci, les gâteaux par-là, le sucre, les bougies, ça se chiffre !

François l’approuva :

— D’ailleurs, ma chère, ta santé l’ordonne. Le rôle, de maîtresse de maison est écrasant, et, un jour ou l’autre, tu tomberais malade. Ainsi, c’est irrévocable.

Berthe objecta :

— Tu oublies que c’est aujourd’hui jeudi. Comment désinviter nos amis ? Quel prétexte donner ?

— Le vrai, s’écria carrément Dumouchel, auquel il tardait d’annoncer l’heureux événement, le vrai, et tout de suite.

Il prit une plume, une feuille de papier, et ils combinèrent une lettre adroite et polie pour expliquer leur conduite. Le surlendemain, ils envoyaient cette sorte de circulaire :

« Monsieur et Madame Dumouchel ont l’hon-