Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
les époux dumouchel

Des cris s’élevèrent dans la chambre voisine. Les cloisons et les parquets étaient minces, et le moindre bruit se propageait par toute la maison ; et Dumouchel dit :

— Qui sait s’il nous sera seulement possible de recevoir ! Nos invités auront la tête cassée.

— Il ne manquerait plus que cela, riposta Berthe d’une voix mauvaise. Ce serait le comble vraiment !

La mère se rétablit. L’enfant prospéra. Quelques dames rendirent visite à Berthe.

Assise sur son lit, vêtue d’une camisole blanche à broderie, elle trônait, large et bien portante.

— On ne s’imagine pas, disait-elle, la première impression que procure la vue de ce bébé qui vient de vous torturer. On l’aime, on l’adore tout de suite, on lui appartient corps et âme. Il n’y a qu’une maman pour comprendre cela.

Puis elle priait la nourrice d’exhiber son poupon, et ces dames s’extasiaient devant Céline, lui trouvaient une mine superbe, s’ingéniaient à lui découvrir des ressemblances avec ses parents.

Un mois après l’accouchement, un dimanche,