Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
les époux dumouchel

on remarqua les assiduités auprès de Mme Renaud.

Eu égard à l’affluence des invités, ces messieurs jouèrent à l’écarté et ces dames au trente-et-un. Cette innovation dépita les Dumouchel.

La fin de la soirée leur réservait encore une surprise désagréable. Outre le thé, un domestique, en habit noir, servit du bouillon, du chocolat, des assiettes de pâtisserie et des sandwiches. Tout le monde s’exclama :

— Quel luxe, quelle débauche ! Vous nous gâtez !

D’un coup d’œil Berthe avertit son mari et les époux se levèrent. Mme Renaud se précipita vers eux.

— Comment, déjà, vous vous en allez sans rien prendre !

— Merci beaucoup, chère madame, répondit Berthe d’une voix rageuse, mais nous avons bien dîné, mon mari et moi.

Elle salua l’assemblée d’un mouvement de tête, et ils se retirèrent à bout de forces.

À peine dehors, leur fureur déborda. Ils dénigrèrent tout, s’attaquèrent aux moindres détails,