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les époux dumouchel

— Oui, j’sais bien, c’est pas trop clair. Écoute, j’vais t’raconter ça… comme un frère… sans quoi… tu n’y verrais qu’du feu.

Il s’assit sur le rebord du lit :

— Voilà la chose… tu sais, les amis du café Beauvoisine, Canu, Gometz, Chapelle… et puis… je m’rappelle plus leurs noms… eh bien ! ils faisaient la noce… on a bu… et alors ils ont parlé comme ça d’aller quelque part, tu sais, un chose où il y a des femmes. Moi je voulais pas… mais…les cochons… ils m’ont traîné de force… dans une rue près de la Grosse-Horloge… D’abord il y avait une vieille dame… très bien… puis d’autres très bien aussi… des chouettes femmes en chemise. Moi j’voulais pas… mais la vieille a dit : « Céline, occupe-toi de monsieur ». Céline ! il y avait une Céline !… Alors, moi… ça m’a donné l’idée de faire une niche à la p’tite… Tu comprends, pas ?.. une bonne niche… Et puis tu sais, Béberthe, c’est pas pour dire… mais tu m’gâtes pas… j’avais envie, moi… alors j’suis monté et puis… et puis…

Il s’affaissa, articula quelques mots encore et s’endormit tout habillé.

Le lendemain Mme Dumouchel assaillit son mari