de long en large, avec des gestes violents. À la fin il se planta devant elle, et s’écria :
— Eh bien, quoi ! vous ne vous révoltez pas ; je vous accuse et vous vous taisez ?
Elle lui saisit les mains et, les yeux dans les yeux, sincèrement, tranquillement, elle murmura :
— À quoi bon me défendre ! Lucien a raison, je suis sa maîtresse.
— Sa maîtresse, toi !
Il leva le poing, puis tomba assis, écrasé.
Elle le contempla tristement et poursuivit :
— Eh bien oui, sa maîtresse, De quoi vous plaignez-vous ? J’ai été la vôtre, vous m’avez quittée sans raison, sans même me faire l’aumône d’un adieu. Vous saviez pourtant combien je vous adorais, vous saviez le chagrin que j’éprouverais ; rien ne vous a retenu. Pourquoi me serais-je gênée ? J’ai rencontré un être qui m’aimait comme je vous aimais, j’ai cherché l’oubli près de lui et je l’ai trouvé.
Il releva la tête et la supplia :
— Non, non, ne dites pas cela, cela ne peut pas être, vous si honnête !
Elle éclata de rire nerveusement :