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le fils aux duramé

montrer l’enfant, s’enquit de sa santé, de son frère de lait, et finalement tira de son bureau trois billets de cent francs.

Victor signa un reçu et les empocha.

Dès lors, ils connurent l’aisance. Ils embauchèrent un valet. Leurs terres mieux cultivées rapportèrent davantage. Les pièces de cent sous affluèrent.

Les deux poupons prospéraient, devenaient gros, forts, joufflus. Césarine les soignait également, plus attentive encore auprès de Marcel qui représentait, lui, le bien-être de la famille, tout un avenir tranquille et sans soucis.

L’histoire s’était vite répandue aux environs. Ils l’avaient colportée de droite et de gauche, en cachant cependant le montant de la rente. Et ils prenaient, quand on les questionnait à ce sujet, des airs mystérieux, se refusant à préciser la somme.

Ces cachotteries excitèrent l’imagination des commères et l’on avança des chiffres fantastiques, on parla d’une véritable fortune.

Or, un jour Victor gaulait des pommes, lorsque, tout à coup, il entendit des appels désespérés qui sortaient de la chaumière.