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la fortune de m. fouque

Cette réussite continue n’excita pas la jalousie de ses concitoyens. Tous le respectaient. On oublia peu à peu l’origine de son bonheur et l’on fermait la bouche aux envieux qui osaient encore parler de Fouque le cocu.

Quant à lui, s’il venait, dans ses entretiens avec sa femme, à évoquer l’aventure qui avait bouleversé sa vie, il en causait sans honte et sans amertume.

Elle, non plus, n’en rougissait pas. Dès le début, elle lui avait montré les causes de « son erreur », lui expliquant la théorie de Balzac sur l’âge critique où les femmes succombent fatalement. Et il n’avait pas hésité à l’absoudre :

— Lorsque tu as commis « ton erreur », répétait-il…

Un soir, à ce propos, un désaccord s’éleva entre eux. Il s’agissait d’un événement quelconque dont ils recherchaient la date.

— Voyons, réfléchissons, s’écria M. Fouque, tu m’as fait cocu en telle année, au mois de juillet…

— Mais non, Fouque, au mois d’août, répliqua-t-elle, j’en réponds.