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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/99

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mon amie, madame rollet

visitaient tour à tour, à jour fixe, et ne se rencontraient jamais. Outre ces relations sérieuses, Joséphine se permettait de fréquents caprices et même, de temps à autre, des fantaisies très basses qu’elle dissimulait soigneusement.

On la recherchait comme une femme cotée, qui sait se tenir, une femme d’ailleurs avec laquelle on ne s’ennuyait pas. En peu d’années elle se forma une clientèle nombreuse et assidue.

C’est au milieu de ces occupations multiples que fut insinué le vendredi de M. de Crochemont.

Chaque semaine, après la Bourse, Gaspard se rendait chez son amie. Il suivait la rue Jeanne d’Arc, achetait en route quelques provisions et gagnait la place du Vieux-Marché. Joséphine habitait là, au premier étage, un appartement confortable, orné de tentures, de fleurs et de bibelots. Les sièges étaient bas, des tapis recouvraient les parquets et de lourdes draperies masquaient les portes. Ce luxe éblouissait M. de Crochemont.

Le dîner fini, on jouait aux cartes, puis on se couchait, et Gaspard ne partait que le lendemain dans la matinée.