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L’ENTHOUSIASME

de l’escalier ! Point de tapis et la plupart craquaient. Je voulus m’aider de la rampe : mal assujettie, elle s’ébranla avec un bruit qui monta jusqu’au haut de la cage sonore. Cependant, plus que tout, j’entendais le vacarme de mon cœur.

Sur le palier, la prudence me commandant un peu de repos, je m’assis. Mais le silence était tellement profond qu’à la fin les bonds de mon cœur m’exaspérèrent. Je les réprimai opiniâtrement, il continua, puis s’apaisa, puis ne battit plus. Alors je fus incapable de me relever, mes jambes refusaient cet effort, et je dus me trainer vers la chambre de Geneviève. J’en connaissais l’emplacement exact, à gauche. Celle de Philippe se trouvait plus loin, à droite, et après un coude que formait le couloir.

Mes mains interrogeaient les plinthes, J’approchais. Un vide annonça le renfoncement d’une porte, en même temps m’arrivait l’odeur de Geneviève. Je tendis le bras, je saisis la poignée, et, d’un mouvement imperceptible, je la tournai. Le battant résista. J’essayai de nouveau… vainement.

C’était trop naturel pour que j’en fusse découragé. Je frappai légèrement, puis, n’ayant rien entendu, un peu plus fort, et plus fort encore. Il y eut un soupir et un froissement de draps. Je murmurai, la bouche collée à la serrure.

— Geneviève, c’est moi, c’est moi, Pascal.

Pas un bruit. Pourtant, je ne doutais pas que