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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/111

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L’ÉCLAT D’OBUS
103

— Absolument sûr.

— Alors, viens. Je t’ai parlé d’un portrait de femme. Nous allons le voir et tu me diras ton impression immédiate.

Paul avait remarqué que la partie du château où se trouvait la chambre et le boudoir d’Hermine d’Andeville n’avait pas été entièrement démolie par l’explosion des mines ni par celle des obus. Peut-être ainsi le boudoir demeurait-il dans son état primitif.

L’escalier n’existant plus, ils ne purent atteindre le premier étage qu’en escaladant les moellons écroulés. Le corridor se devinait à certains endroits. Toutes les portes étaient arrachées et les chambres offraient un chaos lamentable.

— Voici, dit Paul, montrant un vide entre deux pans de mur qui se maintenaient par miracle.

C’était bien le boudoir d’Hermine d’Andeville, délabré, crevassé, jonché de plâtras et de débris, mais parfaitement reconnaissable et rempli des meubles que Paul avait entr’aperçus le soir de son mariage. Les volets des fenêtres bouchaient le jour en partie. Mais il y avait assez de lumière pour que Paul devinât le mur opposé. Et tout de suite, il s’écria :

— Le portrait a été enlevé !

Pour lui, ce fut une grosse déception et, en même temps, une preuve de l’importance considérable que l’adversaire attachait à ce portrait. Si on l’avait enlevé, n’était-ce point parce qu’il constituait un témoignage accablant ?

— Je te jure, dit Bernard, que cela ne modifie en rien mon opinion. La certitude que j’ai relativement au major et à la paysanne de