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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/120

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L’ÉCLAT D’OBUS

Delroze. Paul fit donc l’enquête lui-même avec ses hommes.

Elle ne lui révéla rien. Il fut impossible de recueillir le moindre indice sur la façon dont le meurtrier avait pénétré, d’abord dans l’enceinte du parc, puis dans les ruines, et enfin dans la chambre. Aucun civil n’ayant passé, fallait-il en conclure que l’auteur du double crime était un des soldats de la troisième compagnie ? Évidemment non. Et cependant quelle supposition adopter en dehors de celle-ci ?

Et Paul ne découvrit rien non plus qui le renseignât sur la mort de sa femme et sur l’endroit où on l’avait enterrée. Et cela c’était l’épreuve la plus dure.

Auprès des blessés allemands il se heurta à la même ignorance que chez les prisonniers. Tous ils connaissaient l’exécution d’un homme et de deux femmes, mais tous ils étaient arrivés après cette exécution et après le départ des troupes d’occupation.

Il poussa jusqu’au village d’Ornequin. Peut-être savait-on quelque chose là. Peut-être les habitants avaient-ils entendu parler de la châtelaine, de la vie qu’elle menait au château, de son martyre, de sa mort…

Ornequin était vide. Pas une femme, pas un vieillard. L’ennemi avait dû envoyer les habitants en Allemagne, et sans doute dès le commencement, son but manifeste étant de supprimer tout témoin de ses actes pendant l’occupation et de faire le désert autour du château.

Ainsi Paul consacra trois jours à poursuivre de vaines recherches.

— Et cependant, disait-il à Bernard. Élisabeth