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L’ÉCLAT D’OBUS
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Mardi 8 septembre.

« Il y a quelque chose d’étrange dans leur allure à tous. Le prince, le major, les officiers semblent nerveux. Les soldats ne chantent plus. On entend des bruits de querelles. Est-ce que les événements nous seraient favorables ? »


Jeudi.

« L’agitation augmente. Il paraît que des courriers arrivent à chaque instant. Les officiers ont renvoyé en Allemagne une partie de leurs bagages. J’ai un grand espoir. Mais, d’un autre côté…

« Ah ! mon Paul chéri, si tu savais la torture de ces visites !… Ce n’est plus l’homme doucereux des premiers jours. Il a jeté le masque… Mais non, mais non, le silence là-dessus… »


Vendredi.

« Tout le village d’Ornequin a été évacué en Allemagne. Ils ne veulent pas qu’il y ait un seul témoin de ce qui s’est passé au cours de l’effroyable nuit que je t’ai racontée.


Dimanche soir.

« C’est la défaite, le recul loin de Paris. Il me l’a avoué en grinçant de rage et en proférant des menaces contre moi. Je suis l’otage contre lequel on se venge… »


Mardi.

« Paul, si jamais tu le rencontres dans la bataille, tue-le comme un chien. Mais est-ce que ces gens-là se battent ! Ah ! je ne sais plus ce