canal, nous tirerons, dit le lieutenant commandant les volontaires, qui était venu inspecter les travaux de défense. Mais pourvu que leurs canons ne démolissent pas trop la bicoque !
— Et nos renforts ? demanda Paul.
— Ils seront là dans trente à quarante minutes. En attendant, les 75 font de la bonne besogne.
Dans l’espace les obus se croisaient. Il en tombait au milieu des colonnes allemandes. Il en tombait autour du blockhaus.
Paul, courant de tous côtés, encourageait les hommes et leur donnait des conseils.
De temps à autre, s’approchant de la soupente, il examinait le major Hermann. Puis il retournait à son poste.
Pas une seconde il ne cessait de penser au devoir qui lui incombait comme officier et comme combattant, et pas une seconde non plus à ce qu’il lui fallait dire à M. d’Andeville. Mais ces deux obsessions en se confondant lui enlevaient toute lucidité, et il ne savait comment s’expliquer avec son beau-père et comment débrouiller l’inexplicable situation. Plusieurs fois M. d’Andeville l’interrogea. Il ne répondit pas.
La voix du lieutenant se fit entendre.
— Attention !… En joue !… Feu !…
À quatre reprises le commandement fut répété.
La colonne ennemie la plus proche, décimée par les balles, parut hésiter.
Mais les autres la rejoignirent, et elle se reforma.
Deux obus allemands éclatèrent sur la maison. Le toit fut enlevé d’un coup, quelques