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L’ÉCLAT D’OBUS
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— C’est bien ce que je supposais, dit Paul. Nous avons ici la contre-partie du château d’Ornequin. Au point de départ comme au point d’arrivée, une enceinte solide qui permet de travailler à l’abri des regards indiscrets. Si la station est en plein air ici, au lieu d’être en sous-sol comme là-bas, du moins les carrières, les chantiers, les casernes, les troupes de garnison, la villa de l’état-major, le jardin, les remises, tout cet organisme militaire se trouve enveloppé par des murailles et gardé sans aucun doute par des postes extérieurs. C’est ce qui explique que l’on puisse circuler à l’intérieur aussi facilement.

À ce moment, une seconde automobile amena trois officiers et rejoignit la première du côté des remises.

— Il y a fête, remarqua Bernard.

Ils résolurent d’avancer le plus possible, ce à quoi les aida l’épaisseur des massifs plantés le long de l’allée qui entourait la maison.

Ils attendirent assez longtemps, puis, des clameurs et des rires venant du rez-de-chaussée, par derrière, ils en conclurent que la salle du festin se trouvait là et que les convives se mettaient à table. Il y eut des chants, des éclats de voix. Dehors, aucun mouvement. Le jardin était désert.

— L’endroit est tranquille, dit Paul. Tu vas me donner un coup de main et rester caché.

— Tu veux monter au rebord d’une des fenêtres ? Mais les volets ?

— Ils ne doivent pas être bien solides. La lumière filtre au milieu.

— Enfin, quel est ton but ? Il n’y a aucune