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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/218

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L’ÉCLAT D’OBUS

raison pour s’occuper de cette maison plutôt que d’une autre.

— Si. Tu m’as rapporté toi-même, d’après les dires d’un blessé, que le prince Conrad s’est installé dans une villa aux environs d’Ébrecourt. Or, la situation de celle-ci au milieu d’une sorte de camp retranché et à l’entrée du tunnel me paraît tout au moins une indication…

— Sans compter cette fête qui a des allures vraiment princières, dit Bernard en riant. Tu as raison. Escalade.

Ils traversèrent l’allée. Avec l’aide de Bernard, Paul put aisément saisir la corniche qui formait le soubassement de l’étage et se hisser jusqu’au balcon de pierre.

— Ça y est, dit-il. Retourne là-bas, et, en cas d’alerte, un coup de sifflet.

Ayant enjambé le balcon, il ébranla peu à peu l’un des volets en passant les doigts, puis la main, par la fente qui les séparait, et il réussit à tirer l’anneau de fermeture.

Les rideaux croisés à l’intérieur lui permettaient d’agir sans être vu, mais, mal croisés dans le haut, ils laissaient un triangle par lequel lui, il pourrait voir à condition de monter sur le balcon.

C’est ce qu’il fit. Alors il se pencha et regarda.

Et le spectacle qui s’offrit à ses yeux fut tel et le frappa d’un coup si horrible que ses jambes se mirent à trembler sous lui…