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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/284

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L’ÉCLAT D’OBUS

— Rien, mon lieutenant. Personne n’est entré dans la maison et personne n’en est sorti.

Le sergent siffla légèrement. Vers le milieu de la rue, deux hommes se détachèrent de l’obscurité qui les enveloppait et se rabattirent sur le groupe.

— Aucun bruit dans la maison ?

— Aucun, sergent.

— Aucune lumière derrière les volets ?

— Aucune, sergent.

Alors Paul se mit en marche, et, tandis que les autres, se conformant à ses instructions, le suivaient sans faire le moindre bruit, lui il avançait résolument, comme un promeneur attardé qui rejoint son domicile.

Ils s’arrêtèrent devant une étroite maison, dont on distinguait à peine le rez-de-chaussée dans le noir de la nuit. La porte s’élevait au haut de trois degrés. Paul la heurta quatre fois à petits coups. En même temps il tirait une clef de sa poche et ouvrait.

Dans le vestibule il ralluma sa lanterne électrique, et, ses compagnons observant toujours le même silence, il se dirigea vers une glace qui partait des dalles mêmes du vestibule.

Après avoir frappé cette glace de quatre petits coups, il la poussa en appuyant sur le côté. Elle masquait l’orifice d’un escalier qui descendait au sous-sol et dans la cage duquel il envoya aussitôt de la lumière.

Cela devait être un signal, le troisième signal convenu, car d’en bas une voix, une voix féminine, mais rauque, éraillée, demanda :

— C’est vous, père Walter ?

Le moment était venu d’agir. Sans répondre,