Page:Leblanc - L’Île aux trente cercueils.djvu/109

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tion à lui. Ce n’est que ce matin que j’ai pensé à le suivre.

— Et d’où vient le chemin qui vous a menés ici ?

— C’est un souterrain dont l’issue est cachée entre deux pierres, non loin du jardin de Maguennoc.

— Comment ! les deux îles communiquent donc ?

— Oui, par la falaise, en dessous du pont.

— Est-ce étrange ! Voilà ce que ni Stéphane, ni moi, ni personne, du reste, n’avait deviné… sauf cet excellent Tout-Va-Bien, pour retrouver son maître. »

Il s’interrompit, puis murmura :

« Écoute… » Mais au bout d’un instant, il reprit :

« Non, ce n’est pas encore cela. Pourtant, il faut se presser.

— Que dois-je faire ?

— C’est facile, maman. En débouchant ce trou, j’ai constaté qu’on pourrait l’élargir suffisamment s’il était possible d’enlever encore les trois ou quatre pierres voisines. Mais celles-ci tiennent solidement, et il faudrait un outil quelconque.

— Eh bien, je vais aller…

— C’est cela, maman, retourne au Prieuré. Il y a, à gauche de la maison en sous-sol, une sorte d’atelier où Maguennoc mettait ses instruments de jardinage. Tu y trouveras un petit pic, à manche très court. Apporte-le-moi à la fin du jour. Cette nuit je travaillerai, et, demain matin, je t’embrasserai, maman.

— Oh ! puisses-tu dire vrai !

— J’en réponds. Il ne nous restera plus qu’à délivrer Stéphane.

— Ton professeur ? Sais-tu où il est enfermé ?

— À peu près. Selon les indications que grand-père nous avait données, les souterrains comprendraient deux étages superposés, et la dernière cellule de chaque étage serait aménagée en prison. J’en occupe une. Stéphane doit occuper l’autre, au-dessous de moi. Ce qui me tourmente…

— Ce qui te tourmente ?

— Eh bien, voilà, c’est que, toujours selon grand-père, ces deux cellules étaient autrefois des chambres