Page:Leblanc - L’Île aux trente cercueils.djvu/187

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Ils se remirent en marche. Au bout d’un quart d’heure, quelques gouttes de pluie tombaient. Il y eut un coup de tonnerre. L’orage semblait encore lointain.

Ils achevèrent difficilement l’âpre montée, et Vorski dut aider ses compagnons.

« Enfin, dit-il, nous y sommes. Otto, passe-moi la gourde.. Bien… Merci… »

Ils avaient déposés leur victime au pied du chêne, dont les branches inférieures étaient coupées. Un jet de lumière éclaira l’inscription : V. d’H. Vorski ramassa une corde, apportée d’avance, et dressa une échelle contre le fût de l’arbre.

« Nous allons procéder comme pour les sœurs Archignat, dit-il. Je vais enrouler la corde autour de la branche maîtresse que nous avons laissée… Ça nous servira de poulie. »

Il s’interrompit et fit un saut de côté. Quelque chose d’anormal venait de se produire. Il murmura :

« Quoi ? Qu’y a-t-il ? Vous avez entendu ce sifflement ?

— Oui, fit Conrad, ça m’a frôlé l’oreille. On croirait un projectile.

— Tu es fou.

— Moi aussi, dit Otto, j’ai entendu, et ça m’a tout l’air d’avoir frappé l’arbre.

— Quel arbre ?

— Le chêne, parbleu ! c’est comme si on avait tiré sur nous.

— Il n’y a pas eu de détonation.

— Alors, une pierre, une pierre qui aurait atteint le chêne.

— Facile à vérifier, » fit Vorski.

Il tourna sa lanterne, et, tout de suite, lâcha un juron.

« Sacrédieu ! regardez !… sous l’inscription… » Ils regardèrent.

À l’endroit qu’il indiquait, une flèche était fichée dont les plumes vibraient encore.

« Une flèche ! articula Conrad, est-ce possible ? Une flèche ? »

Et Otto bredouilla :