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L’AGENCE BARNETT ET Cie

remise et qui étaient ses dernières ressources, avaient disparu.

« Mais c’est effroyable ! balbutia-t-il en chancelant. Quand a-t-on volé tout cela ?

— Cette nuit… dit un domestique… Vers onze heures du soir, les chiens ont aboyé…

— Mais comment a-t-on pu ?…

— Avec l’auto de M. le baron.

— Avec mon auto ! Elle est volée aussi ? »

Foudroyé, le baron tomba dans les bras de l’abbé Dessole qui, doucement, avec des gestes paternels, le réconforta.

« La punition n’a pas tardé, mon pauvre monsieur… Acceptez-la dans un esprit de contrition… »

Béchoux avait serré les poings et marchait pas à pas vers Jim Barnett, tout ramassé sur lui-même et prêt à bondir.

« Vous porterez plainte, monsieur le baron, grinçait-il rageusement. Je vous garantis que vos meubles ne sont pas perdus.

— Parbleu, non, ils ne sont pas perdus, dit Barnett qui souriait aimablement. Mais porter plainte, c’est très dangereux pour M. le baron. »

Béchoux avançait, l’œil de plus en plus dur et l’attitude de plus en plus menaçante. Mais Barnett vint à sa rencontre et l’entraîna.

« Sais-tu ce qui serait arrivé sans moi ? M. le curé n’aurait pas retrouvé son trésor. L’innocent Vernisson serait sous les verrous, et Mme Vernisson connaîtrait la conduite de son mari. Bref, tu n’aurais plus qu’à te tuer. »

Béchoux s’affaissa sur le tronc coupé d’un arbre. Il étouffait de colère.