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L’HOMME AUX DENTS D’OR

« Là, dit-il d’une voix saccadée… au milieu de ce champ… dans la meule. »

Béchoux exhala un ricanement plein d’amertume. Pourtant, il s’élança avec la hâte d’en finir, et suivi des autres.

La meule était de dimensions restreintes. En une minute, il la décapita et fouilla, éparpillant les bottes de foin accumulées. Et soudain il poussa une clameur de triomphe.

« Les voici ! Un ostensoir ! un flambeau ! un candélabre… six objets !… Sept !

— Il doit y en avoir neuf, cria l’abbé.

— Neuf… ils y sont !… bravo, Barnett ! C’est vraiment chic ! Ah ! ce Barnett… »

L’abbé défaillait de joie, pressant contre sa poitrine les objets retrouvés, et murmurait :

« Monsieur Barnett, comme je vous remercie ! La Providence vous récompensera… »

L’inspecteur Béchoux cependant ne s’était pas trompé en prévoyant un coup de théâtre, seulement il se produisit un peu plus tard.

Au retour, lorsque M. de Gravières et ses compagnons longèrent de nouveau le manoir, ils entendirent des cris qui venaient du verger. M. de Gravières se précipita vers le garage, devant lequel trois domestiques et valets de ferme gesticulaient.

Tout de suite, il devina la nature du désastre et en constata l’étendue. La porte d’une petite remise attenant au garage avait été fracturée, et tous les meubles anciens, belles pendules, tapisseries, enfermés dans cette