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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/130

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

— Si. À six heures et quart, il y a eu un coup de feu.

— En effet, certaines personnes l’ont entendu. Mais ce pouvait être quelque braconnier.

— C’est ce que je me suis dit. Inquiète cependant, je finis par me lever et m’habiller. Quand j’arrivai à la terrasse, il y avait déjà des gens en face, et on le remontait vers le parc du château, la pente étant trop difficile de notre côté.

— Cette détonation, n’est-ce pas, ne peut avoir aucun rapport avec l’événement ? Sans quoi, l’examen du corps aurait révélé la blessure faite par une balle, ce qui n’est pas le cas. »

Comme elle hésitait, Barnett insista.

« Répondez, je vous en prie. »

Elle déclara :

« Quelle que soit la réalité, je dois dire que, dans mon esprit, le rapport est certain.

— Pourquoi ?

— D’abord parce qu’il n’y a pas d’autre explication possible.

— Un accident ?…

— Non. Jean était à la fois d’une agilité extraordinaire et d’une grande prudence. Jamais il n’eût confié sa vie à cette branche beaucoup trop mince.

— Et qui cependant fut cassée.

— Rien ne prouve qu’elle le fut par lui, et cette nuit-là.

— Alors, mademoiselle, votre opinion franche, irréductible, c’est qu’il y a eu crime.

— Oui.

— Vous avez même, devant témoins, nommé le coupable.