— On parle beaucoup de cette affaire à Guéret ?
— Ma foi non. Mais votre habileté de tireur y est proverbiale. »
Il prit un fusil qu’il mania et soupesa.
« Soyez prudent, dit Georges Cazévon, c’est un fusil de guerre, chargé à balle.
— À l’encontre des malfaiteurs ?
— Des braconniers, plutôt.
— Vraiment, monsieur, vous auriez le courage d’en abattre un ?
— Une jambe brisée net, ça me suffirait.
— Et c’est d’ici, d’une de ces fenêtres, que vous tireriez ?
— Oh ! les braconniers n’approchent pas de si près !
— Ce serait pourtant bien amusant ! Un plaisir royal… »
Barnett ouvrit une demi-croisée, très étroite, qui se dressait dans une encoignure.
« Tiens, s’écria-t-il, on aperçoit entre les arbres un peu du Vieux-Donjon, à deux cent cinquante mètres environ. Ce doit être la partie qui surplombe la Creuse, n’est-ce pas ?
— À peu près.
— Si, si exactement. Tenez, je reconnais une touffe de ravenelles entre deux pierres. Vous voyez cette fleur jaune, au bout du fusil ? »
Il avait épaulé. Il tira vivement. La fleur tomba.
Georges Cazévon eut un geste d’humeur. Où voulait en venir ce « modeste auxiliaire » dont l’adresse était invraisemblable ? Et de quel droit faisait-il tout ce bruit ?
« Vos domestiques habitent l’autre extrémité du châ-