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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/140

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

teau, n’est-ce pas ? dit Barnett. Ils ne peuvent donc entendre ce qui se passe ici… Mais je regrette le souvenir cruel que je viens d’infliger à Mlle d’Alescar. »

Georges Cazévon sourit.

« Mlle d’Alescar s’obstine donc à voir une corrélation entre le coup de fusil de l’autre matin et l’accident de son frère ?

— Oui.

— Mais, cette corrélation, comment l’établit-elle ?

— Comme je viens de l’établir, moi-même, en fait. D’un côté quelqu’un posté à cette fenêtre. De l’autre son frère suspendu le long du donjon.

— Mais puisque son frère est mort d’une chute ?

— D’une chute provoquée par la démolition de telle pierre, de telle saillie où ses deux mains s’accrochaient. »

Georges Cazévon se rembrunit.

« J’ignorais que les déclarations de Mlle d’Alescar eussent un caractère aussi défini et qu’on se trouvât en présence d’une accusation formelle.

— Formelle », répéta Barnett.

L’autre le regarda. L’aplomb du modeste auxiliaire, son accent, son air de décision étonnaient de plus en plus Georges Cazévon qui se demandait si le détective n’était pas venu avec des intentions agressives. Car enfin l’entretien commencé sur un ton distrait prenait de part et d’autre une tournure d’attaque à laquelle Cazévon devait faire face.

Il s’assit brusquement et continua :

« Le but de cette escalade, suivant elle ?

— La reprise de deux cent mille francs cachés par son père à un endroit que désigne la petite croix du dessin qui vous fut montré.