Brisant le cercle d’hypothèses et de suppositions où l’enfermait cet adversaire imprévu, Georges Cazévon s’écria :
« Mensonge ! Vous n’avez pas la moindre preuve ! Pour avoir la preuve que mon père ait commis cette infamie, il faudrait aller la chercher au sommet du Vieux-Donjon.
— Jean d’Alescar y est allé.
— C’est faux ! Je nie qu’on puisse escalader les trente mètres de la tour, ce qui est au-dessus des forces humaines — et qu’on puisse le faire en deux heures.
— Jean d’Alescar l’a fait, répéta Barnett obstinément.
— Mais par quel moyen ? proféra Georges Cazévon exaspéré. Par quel sortilège ? »
Barnett laissa tomber ces quelques mots :
« Par le moyen d’une corde. »
Cazévon éclata de rire.
« Une corde ? Mais c’est de la démence ! Oui, en effet, cent fois je l’ai surpris, qui lançait des flèches dans l’espoir imbécile d’accrocher la corde qu’il avait préparée. Le pauvre enfant ! Il n’y a pas de miracle de ce genre. Et puis, quoi, je le répète… en deux heures de temps ? Et puis !… et puis cette corde, on l’aurait vue sur la tour, après l’accident ou sur les rochers de la Creuse, elle ne serait pas au Manoir, comme elle y est, paraît-il. »
Jim Barnett répliqua, toujours tranquille :
« Ce n’est pas cette corde qui a servi.
— Laquelle alors ? s’exclama Georges Cazévon qui riait nerveusement. Car enfin, c’est donc sérieux, cette histoire ? Le comte Jean, muni de son câble enchanté, est descendu à l’aube sur la terrasse de son jardin, il a prononcé les paroles magiques, et le câble s’est déroulé, tout