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L’AGENCE BARNETT ET Cie

indiscutable, et vraiment déconcertante. L’enquête prouva que l’ouvrier avait pris le rapide de Bruxelles à six heures du soir, et qu’il était arrivé là-bas à minuit, donc trois heures avant l’incident.

— Bigre ! et cet ouvrier est revenu ?

— Non. On a perdu ses traces à Anvers où il dépensait l’argent sans compter.

— Et c’est tout ?

— Absolument tout.

— Qui a suivi cette affaire ?

— L’inspecteur Béchoux. »

M. Barnett manifesta une joie extrême.

« Béchoux ? Ah ! cet excellent Béchoux ! un de mes bons amis, madame la baronne. Nous avons bien souvent travaillé ensemble.

— C’est lui, en effet, qui m’a parlé de l’Agence Barnett.

— Probablement parce qu’il n’aboutissait pas, n’est-ce pas ?

— En effet.

— Ce brave Béchoux ! combien je serais heureux de lui rendre service !… ainsi qu’à vous, madame la baronne, croyez-le bien… Surtout à vous !… »

M. Barnett se dirigea vers la fenêtre où il appuya son front et demeura quelques instants à réfléchir. Il jouait du tambour sur la vitre et sifflotait un petit air de danse. Enfin, il retourna près de Mme Assermann et reprit :

« L’avis de Béchoux, le vôtre, madame, c’est qu’il y a eu tentative de vol, n’est-ce pas ?

— Oui, tentative infructueuse, puisque rien n’a disparu.

— Admettons-le. En tout cas, cette tentative avait un but précis, et que vous devez connaître. Lequel ?