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BÉCHOUX ARRÊTE JIM BARNETT

venue le voir et lui avait offert ses services de chiromancienne et de tireuse de cartes. Elle lui demandait trois mille francs et devait attendre la réponse aujourd’hui, sur la place du Trocadéro, entre deux et trois heures. Au premier signal, elle serait montée.

— Et que proposait-elle ?

— Elle se faisait fort de découvrir et d’apporter la fameuse photographie.

— La photographie que nous cherchons inutilement ? s’exclama le chef.

— Celle-là même, celle qui confondrait ou sauverait le député Desroques, selon qu’on se place au point de vue de l’accusation ou au point de vue de la défense représentée par le père. »

Un long silence suivit. Et le chef murmura, d’une voix de confidence :

« Vous savez, Béchoux, quel prix nous attachons à la possession de cette photographie ?

— Je le sais.

— Plus encore que vous ne pouvez le savoir. Il faut, vous entendez, Béchoux, il faut que cette photographie passe par nos mains avant d’être livrée au Parquet. »

Et il ajouta, plus bas encore :

« La police d’abord… »

Béchoux répliqua, du même ton solennel :

« Vous l’aurez, chef, et je vous livrerai en même temps le détective Barnett. »

Un mois auparavant, le financier Véraldy, un des rois de Paris, grâce à sa fortune, à ses relations politiques, à la hardiesse et au succès de ses entreprises, avait attendu