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L’AGENCE BARNETT ET Cie

vainement sa femme à l’heure du déjeuner. Le soir, elle n’était pas encore rentrée, et, de toute la nuit, on ne la vit point. La police fit des recherches, et l’on établit de la façon la plus précise que Christiane Véraldy, qui demeurait près du Bois de Boulogne et s’y promenait chaque matin, avait été accostée par un monsieur dans une allée déserte et entraînée par lui vers une automobile fermée que l’agresseur emmenait aussitôt, à grande allure, du côté de la Seine. Le monsieur, dont personne n’avait discerné le visage, et qui semblait jeune de tournure, était vêtu d’un pardessus gros bleu et coiffé d’une cape noire. Pas d’autre indication.

Deux jours s’écoulèrent. Aucune nouvelle.

Puis, coup de théâtre. Une fin d’après-midi, des paysans qui travaillaient non loin de la route de Chartres à Paris, aperçurent une automobile qui filait avec une rapidité extraordinaire. Soudain, des clameurs. Ils eurent la vision d’une portière qui s’ouvre et d’une femme qui est projetée dans le vide.

Ils s’élancèrent aussitôt.

En même temps, la voiture montait sur le talus, entrait dans une prairie, s’accrochait à un arbre et capotait. Un monsieur, sain et sauf par miracle, en surgissait, qui se mettait à courir vers la femme.

Elle était morte. Sa tête avait porté sur un tas de cailloux.

On la transporta jusqu’au bourg voisin et l’on avertit la gendarmerie. Le monsieur ne fit aucune difficulté pour donner son nom : c’était le député Jean Desroques, parlementaire considérable et chef de l’opposition. La victime n’était autre que Mme Véraldy.