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L’AGENCE BARNETT ET Cie

leur de mes renseignements. Je suis certain qu’on voudra leur donner la suite qu’ils comportent et qu’on vous permettra de m’amener cet agent. Avertissez qui de droit. En cas de refus, j’aviserai… » Béchoux se chargea volontiers de la mission. Son plan ne se réalisait pas. Que devenait Barnett ? Quel rôle jouait-il dans l’affaire ? Barnett n’était pas homme à rester inactif, et tout à coup on se trouverait en face de lui, et il serait trop tard.

Il obtint pleins pouvoirs de ses chefs. Deux jours après, Sylvestre, le valet de chambre, introduisait Béchoux et le gardien de la paix Rimbourg, brave homme à l’air placide dans son uniforme, revolver et bâton blanc sur les hanches.

L’entrevue fut longue et n’apporta aucune indication utile. Rimbourg fut catégorique, il n’avait rien vu. Cependant, il révéla un détail qui fit comprendre au général pourquoi l’on avait surveillé cet homme : il devait son emploi à la protection du député Desroques, qu’il avait connu au régiment.

Le général supplia, se mit en colère, menaça, parla au nom de son fils. Rimbourg ne s’émut pas. Il n’avait pas vu la photographie et le député Desroques, dans son agitation, ne l’avait même pas reconnu. De guerre lasse, le général céda.

« Je vous remercie, dit-il, et je voudrais vous croire, mais il y a, dans le fait de vos relations avec mon fils, une telle coïncidence, que je conserve des doutes. » Il sonna.

« Sylvestre, accompagnez M. Rimbourg. »

Le domestique et le gardien de la paix sortirent. On