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BÉCHOUX ARRÊTE JIM BARNETT

fût établie ou non. Sa mission consistait à intercepter la photographie, et Béchoux pensait bien que, s’il y avait là une preuve en faveur du député Desroques, ses ennemis sauraient bien la faire disparaître. Aussi Béchoux, esclave de son devoir, veillait. Il attendait la Bohémienne qui ne venait pas. Il épiait Barnett, qui demeurait invisible. Et il notait les paroles du général Desroques, lequel, de son côté, racontait ses démarches, ses déceptions et ses espoirs.

Un jour, le vieil officier qui semblait pensif, apostropha Béchoux. Il y avait du nouveau.

« Monsieur l’inspecteur, mes amis et moi nous sommes arrivés à cette conviction que le seul individu qui pourrait émettre un avis sur la disparition de la photographie, c’est le gardien de la paix qui a barré le passage à mon fils, le jour de l’arrestation. Or, chose curieuse, le nom de ce gardien de la paix, personne n’a pu nous le dire. On l’avait réquisitionné en passant, dans son commissariat, pour avoir un homme de renfort. Qu’est-il advenu de lui ? On l’ignore, du moins parmi vos collègues. Mais on le sait en haut lieu, monsieur l’inspecteur, et nous avons acquis la certitude que cet agent a été questionné et qu’il est l’objet d’une surveillance quotidienne. Il paraîtrait qu’on a perquisitionné chez lui aussi, et dans sa famille, et que tous ses vêtements, tous ses meubles ont été examinés. Et puis-je vous dire le nom d’un des inspecteurs qui furent chargés de cette surveillance ? L’inspecteur Béchoux, ici présent. » Béchoux n’avoua ni ne démentit. Sur quoi, le général s’écria :

« Monsieur Béchoux, votre silence me montre la va-