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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/36

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

que ma femme ne pourra émettre la moindre prétention sur ma fortune, et que… »

Elle n’acheva pas. Sa voix s’étranglait. Toute défaillante, elle tomba sur le fauteuil, en bégayant :

« Vous avez volé ce papier !… Je ne veux pas être complice !… Il faut que les volontés de mon pauvre mari soient exécutées !… Il le faut ! »

Jim Barnett esquissa un mouvement d’enthousiasme :

« Ah ! c’est bien, ce que vous faites, chère amie ! Le devoir est là, dans le sacrifice, et je vous approuve pleinement… d’autant plus que c’est un devoir très rude. Car enfin ces deux vieilles cousines sont indignes de tout intérêt, et c’est vous-même que vous immolez aux petites rancunes de M. Assermann. Quoi ? Pour quelques peccadilles de jeunesse, vous acceptez une telle injustice ! La belle Valérie sera privée du luxe auquel elle a droit, et réduite à la grande misère ! Tout de même, je vous supplie de réfléchir, baronne. Pesez bien votre acte, et comprenez-en toute la portée. Si vous choisissez le collier, c’est-à-dire, pour qu’il n’y ait pas de malentendu entre nous, si ce collier sort de cette pièce, le notaire, comme de juste, recevra demain ce second testament, et vous êtes déshéritée.

— Sinon ?

— Sinon, ni vu ni connu, pas de second testament, et vous héritez intégralement. Dix millions qui rappliquent, grâce à Jim. »

La voix était sarcastique. Valérie se sentait étreinte, prise à la gorge, inerte comme une proie entre les mains de ce personnage infernal. Nulle résistance possible. Au