laient dans le jardin lorsque Jim Barnett et l’inspecteur descendirent d’auto. Béchoux se fit reconnaître des agents qui gardaient l’entrée de la « Chaumière » et, suivi de Barnett, rejoignit le juge d’instruction et le substitut au moment où ceux-ci s’arrêtaient à l’un des angles du mur. Les trois cousins Gaudu commençaient leurs dépositions. C’étaient trois valets de ferme, à peu près du même âge, qui n’avaient rien de commun entre eux qu’une même expression sournoise et têtue, sur des faces entièrement dissemblables. L’aîné affirma :
« Oui, monsieur le juge, c’est bien là qu’on a sauté pour porter secours.
— Vous veniez de Fontines ?
— De Fontines, et en retournant au travail, sur le coup de deux heures, nous bavardions avec la mère Denise, près d’ici, à la lisière du taillis, quand les cris ont commencé. « On appelle au secours, que je dis, ça vient de la Chaumière. Le bonhomme Vaucherel, vous comprenez, monsieur le juge, si on le connaissait ! On a donc couru. On a sauté le mur… Pas commode avec les tessons de bouteilles… Et on a traversé le jardin…
— Où étiez-vous exactement à l’instant où la porte de la maison s’est ouverte ?
— Ici même, dit l’aîné des Gaudu, qui mena le groupe vers une plate-bande.
— Somme toute, à quinze mètres du perron, fit le juge en désignant les deux marches qui montaient au vestibule. Et c’est de là que vous avez vu apparaître…
— … M. Leboc lui-même… Je l’ai vu comme je vous vois… Il sortait d’un bond, comme quelqu’un qui se sauve, et, en nous voyant, il est rentré de même.