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LA LETTRE D’AMOUR DU ROI GEORGES

— Vous êtes sûr que c’était lui ?

— Sûr devant Dieu !

— Et vous aussi ? demanda le juge aux deux autres. »

Ils affirmèrent :

« Sûr, devant Dieu !

— Vous ne pouvez pas vous tromper ?

— Voilà cinq ans qu’il habite près de nous, au débouché de Fontines, déclara l’aîné, même que j’ai porté du lait chez lui. »

Le juge donna des ordres. La porte du vestibule fut ouverte, et de l’intérieur vint un homme d’une soixantaine d’années, vêtu de coutil marron, coiffé d’un chapeau de paille, à figure rose et souriante.

« M. Leboc… » articulèrent en même temps les trois cousins.

Le substitut prononça, à part :

« Il est évident qu’aucune erreur n’est possible à cette distance, et que les Gaudu n’ont pas pu s’abuser sur l’identité du fugitif, c’est-à-dire de l’assassin.

— Certes, fit le juge. Mais disent-ils la vérité ? Est-ce réellement M. Leboc qu’ils ont vu ? Continuons, voulez-vous ? »

Tout le monde pénétra dans la maison et envahit une vaste salle où les murs étaient comme tapissés de livres. Quelques meubles seulement. Une grande table, celle dont un des tiroirs avait été fracturé. Un portrait en pied et sans cadre du bonhomme Vaucherel, sorte de pochade coloriée, comme peut en faire un rapin qui s’amuse à chercher surtout la silhouette.

Par terre, un mannequin représentant la victime.

Le juge reprit :