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L’AGENCE BARNETT ET Cie

« À votre arrivée, Gaudu, vous n’avez pas revu M. Leboc ?

— Non, On entendait des gémissements par ici, et on est, venu tout de suite.

— Donc M. Vaucherel vivait…

— Oh ! pas bien fort. Il était à plat ventre, avec son couteau entre les épaules… On s’est mis à genoux… Le pauvre monsieur disait des mots…

— Que vous avez entendus ?

— Non… un seul tout au plus… Le nom de Leboc, qu’il répéta plusieurs fois… « M. Leboc… M. Leboc… ». Et il mourut en se tordant sur lui-même. Alors on a couru partout. Mais M. Leboc n’était plus là. Il avait dû sauter par la fenêtre de la cuisine, qui était ouverte, et puis s’en aller par le petit chemin de cailloux qui reste à couvert jusque derrière chez lui… Alors on a été tous les trois à la gendarmerie… où on a raconté la chose… »

Le juge posa encore quelques questions, fit préciser de nouveau l’accusation très nette que les cousins portaient contre M. Leboc, et se tourna vers celui-ci.

M. Leboc avait écouté, sans interrompre, et sans même que sa paisible attitude fût altérée par la moindre indignation. On eût dit que l’histoire des Gaudu lui semblait si stupide qu’il ne doutait point que cette stupidité n’apparût à la justice avec autant de force qu’à lui. On ne réfute pas de telles bêtises.

« Vous n’avez rien à dire, monsieur Leboc ?

— Rien de nouveau.

— Vous persistez à soutenir ?…

— Je persiste à soutenir ce que vous savez aussi bien que moi, monsieur le juge d’instruction, c’est-à-dire la